Cela faisait déjà 5 jours que ce bébé phoque veau-marin avait été repéré seul dans la baie du Mont-Saint-Michel. Par 3 fois, il avait été identifié en bonne santé en attendant que sa mère puisse le retrouver. Sa mère ne l’ayant pas retrouvé, il était temps d’intervenir sur la plage de Jullouville car les scientifiques étaient unanimes : la survie du mâle juvénile était engagée en cette mi-juillet 2021.
Un bébé phoque veau-marin ne peut se débrouiller seul s’il n’est pas sevré
Les facteurs de dérangement sont inhérents à la baie du Mont-Saint-Michel et les mères ne retrouvent pas toujours leurs petits. Dès qu’un jeune bébé phoque veau-marin est ainsi repéré sur les plages, le bon réflexe pour la population est d’alerter les autorités. Il est possible de prévenir les pompiers, les gendarmes ou encore les gardes champêtres. À leur tour, ces autorités locales alertent le RNE (Réseau National Échouages), afin d’assurer la prise en charge des phocidés dans les meilleures conditions.
Il faut savoir qu’il est dangereux de vouloir remettre les petits à l’eau. À cet âge, ils ne savent pas se nourrir seul. Non sevrés, ils ont besoin d’une attention continue. Il leur faut encore plusieurs semaines avant de se nourrir de poissons par leurs propres moyens.
Les correspondants agissent pour la protection des espèces
Dans le cas de ce jeune phoque, c’est Monsieur Emmanuel OST – le garde champêtre de Jullouville – qui aura fait le nécessaire. Il est normal qu’il en soit vivement remercié.
Il faut en effet intervenir le plus rapidement possible, surtout en période estivale avec des plages fréquentées par les touristes. Le but premier est d’abord de sauver l’animal et ainsi de l’extraire très vite des curieux afin qu’il ne puisse pas s’accommoder à leur présence. C’est primordial pour permettre à l’animal de retourner dans son milieu naturel dans les meilleures conditions.
Comme correspondant du Réseau National Échouages géré par Pelagis, pour ma part, j’ai été dépêché sur place pour assurer la prise en charge et la réhydratation d’urgence de ce bébé phoque veau-marin endémique de la baie du Mont-Saint-Michel. C’est ensuite l’association CHENE (Centre de sauvetage de la faune sauvage) implantée à Allouville-Bellefosse de prendre le relais, après une nuit de soin.
L’association CHENE
Entre Picardie et baie du Mont-Saint-Michel, l’association CHENE s’occupe de nombreuses espèces. Les visites sont interdites suite aux sauvetages. Cela permet d’éviter toute acclimatation de ces jeunes phoques veaux-marins aux humains. Il est aussi important d’aider cette structure associative à perdurer. Chacun peut utilement devenir parrain ou marraine d’un bébé phoque. En effet, les soins apportés à un phoque relâché avoisinent les 2500 € de frais (nourriture, vétérinaire…). Un montant particulièrement lourd pour une association bénévole. 14 phoques gris et veaux-marins ont été accueillis, en 2020, entre baie du Mont-Saint-Michel et baie de Somme.
C’est elle qui baptise le rejeton : IRAZU BOUCKE 274. Le jeune phoque pourra être suivi plus facilement s’il lui arrive d’autres aventures. IRAZU se porte bien pour le moment.
Patrice Trèche, correspondant du Réseau National Échouages (RNE) – Pelagis